Cameroun et CAFI : un engagement de 1 500 milliards FCFA pour une transition vers une économie verte d'ici 2035


Posted on 2024-10-29 15:33:13


 

 

Le Cameroun a signé une lettre d’intention pour la protection de la forêt lors de la Conférence sur la durabilité de Hambourg, le 8 octobre 2024. Cet engagement s’inscrit dans un partenariat stratégique avec l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), visant à mobiliser des ressources financières considérables pour la préservation des forêts. Dans le cadre de cette collaboration, le Cameroun et CAFI se sont engagés à mobiliser conjointement 2,5 milliards de dollars (plus de 1 500 milliards de FCFA) d'ici à 2035 pour soutenir la transition du pays vers une croissance économique verte. Cet engagement est en ligne avec les objectifs de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) et en cohérence avec le Plan de convergence de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) pour la gestion durable des écosystèmes forestiers africains 2015-2025.

Déjà, 60 millions de dollars (plus de 36 milliards de FCFA) ont été mobilisés pour la phase de démarrage du partenariat, qui s'étendra jusqu'en 2027, apprend-on. Ce financement initial, géré par le Fonds CAFI, sera essentiel pour lancer plusieurs projets clés destinés à préserver l'écosystème forestier camerounais. « De manière concrète, il s'agira pour le Cameroun de mettre en œuvre, pendant cette phase pilote, cinq projets majeurs visant à renforcer les chaînes agricoles et à améliorer les capacités des acteurs locaux de développement ; de préserver de la déforestation près de 18 millions d'hectares du domaine forestier permanent (soit 39 % du territoire national) », indique le ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire. Le Cameroun prévoit également d'accompagner plus de 300 000 producteurs dans les filières et chaînes de valeur cacao et café, de procéder à l'élaboration opérationnelle de plans nationaux agro-industriels, mine-métallurgie-sidérurgie et forêt-bois, et de mettre en œuvre plusieurs actions d'impact local touchant directement les communautés rurales ainsi que les questions de renforcement en matière d'aménagement du territoire, d'après la même source.

Parmi les projets opérationnels à mettre en œuvre, on retrouve le Projet de gestion intégrée du territoire du Grand Mbam, le Projet d'appui au Fonds de développement des filières cacao et café (Fodecc), l'opérationnalisation de la plateforme du Sud sur les instruments financiers et numériques pour les forêts tropicales (Fidifor-SUD) et le Cadre d'investissement dans le secteur privé (Guichet régional). Le ministre de l'Économie, Alamine Ousmane Mey, mandaté par le président Paul Biya pour coordonner ce partenariat, s'engager à piloter et à suivre ces initiatives à travers les ministères sectoriels.

L'Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale humide du monde, qui séquestre environ 1,5 milliard de tonnes d'équivalent CO₂, représentant 4 % des émissions mondiales chaque année, tout en fournissant un habitat à plus de 10 000 espèces végétales et animaux. Cependant, la perte de forêts s'accélère, car l'action gouvernementale à elle seule n'a pas suffi à établir un équilibre efficace entre les intérêts de la forêt et ceux du développement économique. Une coalition de donateurs – l'Union européenne (UE), l'Allemagne, la Norvège, la France, le Royaume-Uni, la République de Corée, les Pays-Bas, la Belgique et la Suède – ainsi que les pays partenaires d'Afrique centrale, a conclu un partenariat de collaboration pour établir la CAFI. Cette initiative unique catalyse un dialogue politique de haut niveau et des financements accumulés pour soutenir des réformes ambitieuses et des investissements de terrain.

Le Cameroun a signé la déclaration conjointe du CAFI en 2015, mais n'avait pas encore signé de lettre d'intention comme base pour un engagement plus large. Cette lettre permettra au Cameroun de se conformer aux exigences du Règlement européen sur la déforestation (RDUE), qui vise à interdire la mise sur le marché de produits ayant contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts après le 30 décembre 2020. Le champ d'application du texte couvre sept commodités : café, cacao, caoutchouc, huile de palme, soja, bœuf et bois, ainsi que certains produits dérivés comme le cuir, le charbon de bois et le papier imprimé. Initialement prévue pour décembre 2024, la Commission européenne a proposé de retarder d'un an l'entrée en vigueur du RDUE, désormais fixée au 30 décembre 2025, avec une extension jusqu'au 30 juin 2026 pour les petites entreprises.




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